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mercredi 23 décembre 2020 :: Permalien
Émission Nota Bene (Benjamin Brillaud) du 21 décembre 2020.
« Le Moyen Âge c’est sale, c’est brutal, ça pardonne pas. C’est en tout cas l’image que l’on en a, notamment via la pop culture. Mais qu’en est-il vraiment ? Comment ce Moyen Âge nous est présenté dans les livres, les jeux ou au cinéma ? Comme cette période inspire-t-elle tout un pan de la pop culture ? Je vous propose aujourd’hui de découvrir les liens qui unissent la Pop Culture et le Moyen Âge avec William Blanc, spécialiste du médiévalisme (la représentation du Moyen Âge). »
lundi 21 décembre 2020 :: Permalien
Publié sur sur Antiopées et Lundi.am en décembre 2020.
L’histoire de Liabeuf est assez méconnue, je crois (en tout cas je l’avais ignorée jusqu’ici). Raison de plus pour la découvrir dans ce petit bijou qu’est le texte de Pagès : il est vraiment impeccable – précis, concis, empathique mais sans pathos aucun, il m’a touché au cœur autant qu’il m’a réjoui l’esprit. L’action a lieu en 1910, de janvier à juillet précisément. Décor : le Ventre de Paris – les Halles et le quartier Saint-Merri – haut lieu d’insurrections avant la reprise en main par les forces de l’Ordre : l’urbanisation d’Haussmann puis la Semaine sanglante qui mit fin à la Commune. Mais traînent encore par-là les souvenirs de certaine barricade élevée en 1832, sous Louis-Philippe, et dont la reprise coûta la vie à une centaine de ses défenseurs… (Mais si, vous vous en souvenez comme moi : c’est là que Hugo situa les derniers exploits de Gavroche !) Pour être exact, l’action commence là, rive droite, avant de se déplacer « rue du Croissant, dans le café qui servait alors de quartier général nocturne aux journalistes de tous bords […] où quatre ans plus tard, le 31 juillet 1914, Jean Jaurès sera lâchement assassiné » (L’Homme hérissé, p. 68), et de se terminer, rive gauche, entre la prison de la Santé, où fut incarcéré le Bouif, comme on surnommait Liabeuf, le « petit périmètre délimité par quatre marronniers, rue de la Santé, au pied d’un mur extérieur de la prison, à égale distance du portail de la forteresse et du boulevard Arago » (p. 168), ou il fut guillotiné, et les boulevards Arago et Saint-Marcel, théâtre d’une émeute populaire impuissante à empêcher cette exécution.
Pourquoi Liabeuf fut-il guillotiné ? C’est ce que raconte ce livre. D’abord, c’était un méchant, aux yeux d’un certain monde du moins. Aujourd’hui, ce certain monde parlerait probablement d’un « criminel fanatisé ». Il ne défendait pourtant aucune cause, fors l’honneur [1]. Il y avait beaucoup de travailleuses du sexe, au quartier Saint-Merri où vivait notre cordonnier – c’était son métier. Lui en fréquentait une, en tout bien tout honneur, justement, c’est-à-dire sans qu’il y eût entre elle et lui un quelconque échange monétaire. Une bluette, en somme : « Notre Bouif, plutôt empoté avec la gent féminine, eut vite fait de s’amouracher de celle qu’on surnommait aussi Didine Cendrillon [ça ne s’invente pas !] parce qu’elle avait joué le rôle de la jeune princesse à l’école primaire. » (p. 53) Problème : la « gagneuse » était sous la coupe d’un mac nommé Gaston. Qu’à cela ne tienne, afin d’obtenir l’émancipation de sa Dulcinée, l’amoureux transi provoque le maquereau en duel. Mais au moment où, derrière l’église Saint-Merri, les rivaux sortent leurs lames, voilà que débarque une escouade d’agents de police en tenue. Le règlement de compte était remis à plus tard… Sauf qu’ayant perdu la face, et sentant que sa « protégée » lui échappait, Gaston ourdit un coup bien vicelard – c’est en tout cas une hypothèse de Pagès qui, prudent, ajoute : « À moins que le seul hasard ne lui [ait servi] sa revanche sur un plateau. » (p. 54) Ici, il faut savoir qu’à cette époque les flics n’étaient pas toujours très réglos (incroyable, non ?), et même qu’ils étaient souvent assez pouraves (ça ne se verrait plus aujourd’hui, pour sûr !). La fameuse « brigade des mœurs » dont les agents « en bourgeois » (lisez : « en civil ») fréquentaient de près maquereaux et prostituées, et même de si près que l’on peut penser qu’un certain nombre d’entre eux cumulaient les deux casquettes, avait été dissoute en 1903… Mais ses membres, eux, n’avaient pas été dissous, et encore moins leurs mauvaises manières. Quoi qu’il en soit, les agents en bourgeois Eugène Maugras et Henri Vors se mettent à filer systématiquement le Bouif et le voient se faire offrir des verres de vin et des cigarettes par la dite Didine Cendrillon. Pis, ils prétendent avoir vu celle-ci en train de remettre de l’argent à son cordonnier préféré, ce qui justifie leur arrestation à tous les deux. Ici Liabeuf se révèle piètre menteur puisque, interrogé au poste de police du 4e arrondissement, il nie l’évidence, soit qu’il connaît Didine, laquelle soutient de son côté la même version. Résultat : en août 1909, « le tribunal correctionnel de la Seine condamna […] Liabeuf [pour « vagabondage spécial », ainsi qu’était nommée l’activité de souteneur] à trois mois de prison ferme, cinq ans d’interdiction de séjour et cent francs d’amende » (p. 63). On devine qu’un certain Gaston ne devait pas être mécontent. Liabeuf, si. Très mécontent même. Et pas d’abord à cause de la taule, de l’interdiction de séjour ni de l’amende, non. Mais parce qu’il ne supportait pas de se voir traité de souteneur, alors qu’il ne l’était pas ni ne l’avait jamais été, même pas en rêve. Un peu psychorigide, le gars. D’autres auraient déprimé, voire pire. Pas lui – ulcéré, on pourrait dire qu’il eut la déprime active : il se hérissa, au sens propre comme au sens figuré. Il avait juré d’avoir la peau de la Flûte et Beau Gosse, sobriquets de Vors et Maugras à Saint-Merri. C’est ainsi qu’afin de se préparer au mieux à la bagarre, il se confectionna quatre brassards de cuir hérissés de pointes en fer et se les fit attacher par la Grande Marcelle autour des avants-bras et des biceps en cette soirée fatale du 8 janvier 1910 dans l’estaminet La Mère Navarre, rue Beaubourg. Il les dissimula sous une ample cape noire, qui cachait également un tranchet et un revolver de gros calibre. Il n’aurait pas dû être là, puisqu’il était interdit de séjour. Mais il n’en avait cure, tout à sa vengeance – pardon, à la réparation de son honneur d’honnête travailleur. Cependant, le quartier pullulait de mouchards et d’agents en bourgeois. Ils l’avaient repéré. Du coup la Flûte et Beau Gosse s’étaient fait porter pâles et n’étaient pas en service ce soir-là. Bien leur en prit.
Avec la Grande Marcelle et les autres, Liabeuf rejoint un second établissement, Les Caves modernes. Là, en sirotant la spécialité maison – mélange d’absinthe et de crème de prunelle – les quatre commère et compères s’installent et entament une partie de cartes. Un indic connu de la Grande Marcelle entre dans la salle. « En racoleuse émérite, la Grande Marcelle connaît son monde. Elle a vite fait de prévenir le Bouif d’une œillade discrète : le nouveau venu est de mèche avec la police.
— Qu’est-ce que tu veux que ça me fasse, réplique-t-il en haussant délibérément le ton. La guerre est déclarée. Tous les mouchards du quartier peuvent bien rappliquer, je me charge de les buter ! »
Et de multiplier les menaces contre la Flûte et Beau Gosses : « les bougres, je vais les bouffer ! » (p. 19) L’indic décampe sans demander son reste. Les partenaires de jeu du Bouif vont jeter un œil à la porte : il y a des flics partout. C’est juste ce qu’il voulait. Ses compagnons et la Grande Marcelle tentent de le retenir. Mais lui est déjà sur le pas de la porte : « Vous savez, les potes, on va rire ! » On lira la description de ce fou-rire dans le texte d’Yves Pagès. Il fallut pas moins d’une dizaine d’agents pour maîtriser Liabeuf – il a pris un coup de baïonnette au poumon. Un flic mourra quelques heures après la bagarre, un autre est très grièvement blessé et au moins deux autres s’en tirent avec les mains déchirées par les brassards cloutés.
Voilà pour l’affrontement direct entre la plèbe et la police. Commence alors un autre affrontement, celui des représentations, déjà. À notre droite, le préfet Lépine, que l’on va découvrir ici telle la sombre crapule qu’il fut, et dont la posture politique ne pourra pas ne pas rappeler à la plèbe d’aujourd’hui celle de l’actuel préfet de police de Paris, dont je veux oublier le nom. Hé oui, Lépine, ce ne fut pas seulement le fameux concours, mais bien la répression et le soutien total à ses agents en bourgeois comme en uniforme. Avec Lépine, la presse mainstream de l’époque, de La Libre Parole de l’antisémite Drumont jusqu’à L’Humanité du socialiste Jaurès, en passant par les bien-pensants Journal, Petit Journal et Paris Journal : tous rivalisent dès le lendemain du baroud d’honneur de Liabeuf de titres sensationnels genre « L’Assassin de la rue Saint-Merri », « La vengeance de l’apache » ou « Effroyable tuerie rue Aubry-le-boucher ; l’apache aux brassards de fer ». À notre gauche, un agitateur, Gustave Hervé, et son journal La Guerre sociale. Gustave Hervé tournera mal plus tard, il rejoindra les salopards de l’union sacrée pendant la Grande Guerre, oui, ceux-là qui proclamaient bien fort, droits dans leurs bottes mais à l’arrière, quand même, n’exagérons rien, que la France se battrait jusqu’au dernier poilu (quitte à les fusiller quand ils regimbaient). Mais pour le moment, il est à fond – aux taquets comme on dit maintenant, et aux aguets de la moindre occasion de manifester son opposition révolutionnaire (ce canard avait été fondé par des syndicalistes révolutionnaires de la CGT et la minorité d’extrême gauche des socialistes refusant le ralliement des jauressiens à la IIe Internationale. Il n’y allait pas de main morte : ainsi avait-il proposé la question suivante à ses lecteurs au sujet de Georges Clémenceau, alors ministre de l’Intérieur : « Doit-on le tuer ? » rapporte Pagès, p. 70.) Bref, Hervé prend position pour Liabeuf dans un édito inacceptable par les bourgeois… et les flics et les magistrats : « Je trouve que dans notre siècle d’aveulis et d’avachis, il [Liabeuf] a donné une belle leçon d’énergie, de persévérance et de courage à la foule des honnêtes gens. À nous-mêmes révolutionnaires, il a donné un bel exemple.
Tous les jours, il y a d’honnêtes ouvriers qui sont victimes de brutalité policière, d’ignobles passages à tabac, de condamnations imméritées, d’erreurs judiciaires grossières : avez-vous entendu dire que l’un deux se soit vengé ? […]
Tous les jours, les magistrats, avec une légèreté, une inconscience et une férocité sans nom, dans des jugements rendus le cœur léger et par-dessus la jambe, promènent la ruine, la douleur, le déshonneur dans les familles : avez-vous jamais ouï qu’une seule de leurs victimes se soit jamais vengée ? » (p. 74) Étrange époque que cette Belle Époque, non ?
On apprendra en lisant la suite comment la condamnation à mort de l’« homme hérissé » devint une affaire nationale, et comment le président de la République Fallières, qui avait pourtant accordé sa grâce à 133 condamnés à mort entre 1906 et 1908, la refusa à Liabeuf. Il est vrai qu’il avait recommencé à refuser les grâces en 1909, sous la pression populaire, après une affaire particulièrement horrible de viol et de meurtre d’enfant, puis l’arrestation d’une bande de malfaiteurs qui avaient terrorisé le Pas-de-Calais avec sept assassinats à leur actif. Mais dans le cas de Liabeuf, l’opinion était bien plus partagée. Curieusement, on a l’impression qu’alors, tout le monde détestait la police (étonnant, non ?). Et puis on voyait bien que ce pauvre Liabeuf avait été victime d’une machination policière et que seul son honneur d’honnête homme (l’idée qu’il s’en faisait) l’avait poussé à casser du flic. Mais justement, comme l’avait souligné Gustave Hervé, il avait donné un détestable exemple d’insoumission. Et c’est pourquoi le préfet Lépine se mit discrètement en campagne afin d’obtenir l’élimination de ce mauvais sujet. Il obtint une entrevue secrète avec le chef de l’État et le président du Conseil durant laquelle il fit état des « menaces à peine voilées d’une délégation de la Fédération des agents de police de France au cas où l’on céderait à la compassion populacière » et mit « sa démission et celles de plusieurs de ses collaborateurs dans la balance. Le Matin avait même reproduit une note confidentielle au sujet de cette requête :
“La plupart des fonctionnaires de la préfecture de police considèrent que l’application rigoureuse de la loi s’impose si l’on veut que les hommes chargés d’assurer l’ordre et la sécurité dans Paris puissent accomplir leur devoir professionnel avec l’assurance que leur métier, déjà si périlleux, ne sera pas rendu plus dangereux encore par suite d’une clémence qu’ils considéreraient comme injustifiée.” » (p. 151) Ah la la, c’est pas aujourd’hui qu’on verrait des choses pareilles, hein, des flics faisant pression sur leur ministre, voire sur le chef de l’État, et obtenant gain de cause…
Bon alors, vous l’aurez compris, c’est vraiment un excellent petit bouquin que cet Homme hérissé. À lire et faire lire !
[1] Il faudrait voir dans quelle mesure ce n’est pas le cas de certains « criminels fanatisés ». Sans prétendre comprendre quelque chose à leurs motivations, je me demande s’il n’y a pas aussi quelque chose de cet ordre-là chez eux (rachat de leur honneur bafoué ou de leur dignité foulée aux pieds, selon l’idée qu’ils s’en font, j’entends)
lundi 14 décembre 2020 :: Permalien
Publié dans Le Caoua des idées, 11 décembre 2020.
Il y a des livres dont la nécessité revient comme un entêtement. C’est le cas de ce Liabeuf, tueur de flics, signé Yves Pagès bien avant qu’il ne dirige les éditions Verticales. Ce livre a vingt-cinq ans. Il est né d’une commande des éditions Fleuve noir qui, vers 1993, avait lancé une collection de poche, « Crime Story », racontant de façon à la fois populaire mais documentée des faits divers célèbres. Je me souviens que Claro (qu’on ne présente plus) y avait signé, à propos de l’affaire Troppmann, un Massacre de Pantin de belle facture, la figure de cet assassin étant aussi récurrente dans Livre XIX, le gros pynchonien roman que Claro publierait en 1997 aux éditions Verticales. Ayant touché un solide à-valoir de 20 000 francs, Yves Pagès se mit d’autant plus vite au travail que Liabeuf était un personnage important de la thèse qu’il venait d’achever sur Louis-Ferdinand Céline et l’anarchie, mais pas assez vite : lorsqu’il l’achève, la collection, en dépit de ses couvertures illustrées pétaradantes, a mis la clef sous la porte. L’histoire de ce cordonnier « pasolinien » (dixit Pagès) condamné à tort pour proxénétisme par des policiers ripoux de la brigade des mœurs qui, en 1910, lave son honneur en attaquant sept flics avec un manteau en lames de couteau qu’il s’est fabriqué (d’où le titre L’Homme hérissé), paraîtra pour la première fois en 2001 à L’Insomniaque, une deuxième en 2009 dans la collection « Baleine noire », et aujourd’hui donc, dans une version revue et corrigée, chez Libertalia. Si le plaisir de lecture, relatif au public visé à l’origine du projet, est toujours aussi vif (« Il est six heures du soir passées et seuls quelques lumignons blafards éclairent la devanture de la Mère Navarre, rue Beaubourg. Le ventre de Paris a soif »), sa résonance change, elle, en fonction de l’époque. La nôtre ne peut être que sensible à ce moment vieux d’un siècle de l’histoire de France où la presse usera du cas Liabeuf, et de sa liberté d’expression, pour mettre en accusation la police et ses méthodes.
Arnaud Viviant
jeudi 10 décembre 2020 :: Permalien
Christophe Naudin était l’invité de François Busnel dans l’émission La grande librairie du 9 décembre 2020 sur France 5 pour son Journal d’un rescapé du Bataclan.
À retrouver sur le replay de France Télévision :
www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/la-grande-librairie-saison-13/2110297-emission-du-mercredi-9-decembre-2020.html
lundi 7 décembre 2020 :: Permalien
Publié dans Le Canard enchaîné du 2 décembre 2020.
Il n’a pas l’intention de pardonner. Mais il veut comprendre. Et, pour lui, comprendre n’est pas pardonner (comme le prétendent d’autres). Les terroristes sous le feu desquels il s’est trouvé au Bataclan, ce soir du vendredi 13 novembre 2015, il n’a « jamais ressenti que du mépris, pas de la haine » envers eux. Ce qui ne l’empêche pas de vouloir saisir les raisons qui les ont conduits à lui tirer dessus, à tuer son ami Vincent et tant d’autres.
Historien, Christophe Naudin enseigne dans un collège du Val-de-Marne. Il a travaillé sur l’Islam médiéval et sur les usages politiques de l’Histoire. Engagé à la gauche de la gauche, longtemps lecteur de Charlie, il essaie de penser ce qu’il lui est arrivé. Ce qu’il raconte ici, ce n’est pas la soirée du Bataclan, dont il ne dit que des bribes. Il livre les trois années du journal qu’il a commencé à tenir trois semaines après le massacre.
Ses réflexions, ses doutes, sa reconstruction. Ses élèves, qui le soutiennent avec « beaucoup de pudeur », ses collègues, sa psy, la compagne qu’il a rencontrée depuis. Son pouilly-fumé, un concert d’Iggy Pop, ses insomnies. L’actualité qui vient le percuter (le massacre d’Orlando, Saint-Étienne-du-Rouvray), la vie quotidienne et « l’impression diffuse que quelque chose peut arriver et briser tout ça ». Les commémorations qui font tout remonter à la mémoire, les autres rescapés avec lesquels il échange, l’importance de ces rencontres, du programme Remember, qui a pour but de collecter tous les témoignages des victimes, sa conviction qu’ils constitueront « des sources indispensables pour comprendre et expliquer cette période, dans le futur ».
Et sa volonté de comprendre. Son effarement de voir s’affronter dans les médias « des camps caricaturaux » enchaînant de pseudo-analyses sur le terrorisme. D’un côté les « islamitophiles », terme qu’il préfère à celui « d’islamo-gauchistes », utilisé par les islamophobes ; de l’autre ces derniers : trop simpliste pour être honnête. S’il tient à « ne pas écarter les raisons sociales, psychologiques et surtout politiques qui motivent plus ou moins les terroristes », il ne supporte plus ceux qui s’échinent à leur trouver de bonnes excuses : « Quand je lis que ces derniers ont “mis des mots jihadistes sur une violence sociale”, encore aujourd’hui mon sentiment balance entre exaspération, pitié et rire nerveux. » en homme libre et intègre, il dit, vivement, abruptement parfois, sa, ses vérités.
Dans sa très éclairante postface (à lire de préférence avant !), il rappelle en passant la « menace toujours latente » du terrorisme sur les établissements scolaires. Ce livre, nécessaire, est arrivé dans les bacs des librairies quelques jours après l’assassinat de Samuel Paty.
Jean-Luc Porquet