Éditions Libertalia
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lundi 10 novembre 2025 :: Permalien
Lola Miesseroff était l’invitée de l’émission Au poste de David Dufresne, le 5 novembre 2025.
« À 78 ans, Lola Miesseroff revendique le droit de mourir comme elle a vécu : libre et désobéissante. Dans Vieillir sans temps mort, mourir sans entraves (Libertalia), l’ancienne pétroleuse de 68 défend la vieillesse comme un acte politique et la mort comme un choix personnel. Élevée par des parents anarchistes prônant la liberté jusque dans la mort, elle appelle à briser le tabou du suicide assisté : “Mes parents ont toujours dit qu’il faut pouvoir mourir quand on le souhaite”. Face à la médicalisation et au moralisme de la fin de vie, elle oppose une joie radicale : celle de vivre, rire et décider jusqu’au bout. Une leçon de lucidité et d’insoumission face à la dernière frontière du pouvoir : le droit de disposer de soi. »
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samedi 8 novembre 2025 :: Permalien
Publié dans Politis, octobre 2025.
À l’autrice qui consigne la beauté sous toutes ses formes essai après essai, l’équipe du programme d’exploration sous-marine Under The Pole a proposé de découvrir les fôrets marines. Car, si « toutes les montagnes ont commencé marines », force est de reconnaître notre ignorance face au berceau de la vie sur Terre et l’inconséquence destructrice à son encontre. Dans ce journal de bord écrit tel un manifeste mésophotique – entre la surface et les grands fonds –, Corinne Morel Darleux livre, outre les pensées qui la traversent, ce que, novice, elle apprend, aux côtés d’une belle diversité d’humains passionnés auxquels elle ne manque pas de rendre hommage. Ce faisant, elle alerte à propos de l’extinction silencieuse de ce pan de la nature, contingent à la frénésie de consommation due à notre confortable style de vie moderne.
samedi 8 novembre 2025 :: Permalien
Publié dans Socialter, octobre 2025.
Imaginez un clair-obscur magique qui permette de « penser la continuité » entre la vallée et la mer, entre la surface et les grands fonds. Encore préservées, entre 30 et 200 mètres sous l’océan, vivent des micro-sociétés peuplées de gorgones, de lucioles de mer, de « sommets inexplorés et tombants de beauté ». Telle est la zone « mésophotique » où nous entraîne Corinne Morel Darleux avec humour et poésie. De son séjour et de ses plongées au large du Honduras avec l’expédition Under The Pole, elle ramène en « orquesse libre et fière » ce court récit d’ « écologie savante et joyeuse » parsemé de digressions fécondes, d’émerveillements et de colères contre les destructions planétaires et l’absurdité humaine. Et d’appeler à s’insurger collectivement pour prémunir ces mondes de l’extinction silencieuse qui guette.
C. C.
samedi 8 novembre 2025 :: Permalien
Publié dans CQFD, octobre 2025.
Invitée à documenter le travail de scientifiques explorant les fonds marins, Corinne Morel Darleux en a tiré un petit livre aussi révolté que vivifiant : Du fond des océans les montagnes sont plus grandes. Alors que les océans sont saccagés par les activités humaines, elle livre un plaidoyer vibrant pour leur sauvegarde. Plongée sous-marine.
Le fond des océans ? Et pourquoi donc ?Le milieu naturel que l’essayiste et romancière écologiste Corinne Morel Darleux plébiscite dans plusieurs de ses livres est a priori fort éloigné de ce terrain d’étude : les forêts. Du fond des océans les montagnes sont plus grandes (Libertalia, 2025), commence d’ailleurs par leur rendre hommage : alors que « l’espace sauvage n’occupe plus qu’un petit quart de la superficie de la terre […] contre 85% il y a un siècle », les forêts constituent « l’une des dernières frontières modernes de l’inexploré ».
Alors pourquoi ce changement d’environnement ? C’est simple : il existe des forêts sous-marines. Formées d’éponges, de gorgones, de coraux ou de mollusques, elles servent de « pouponnières à la biodiversité sous-marine ». La boucle est bouclée : altitudes positives ou négatives, c’est kif-kif. Logique si on remonte le temps : il y a deux cent millions d’années, le Vercors si cher à l’autrice était ainsi « habité de coraux et de planctons, avant que l’Afrique et l’Europe ne se percutent et forment le soulèvement des Alpes ». « Je ne suis pas plus biologiste que navigatrice », prévient dès l’entame Corinne Morel Darleux. Elle invite donc celui ou celle qui la lit à découvrir le milieu sous-marin et ses forêts en même temps qu’elle. L’aventure commence quand le programme d’exploration Under The Pole l’invite à bord de son navire Why. Au programme : un mois au large du Honduras, en compagnie de scientifiques passionnés par les abysses. Plus précisément : les « zones mésophotiques », situées entre moins 30 mètres et moins 200 mètres sous la surface. Immergée dans un quotidien fait de « gorgonomètres », de « propulseurs sous-marins » ou de « scaphandres à circuits fermés », elle s’émerveille de ce milieu naturel si inconnu de l’homme. En miroir, elle vilipende autant ces paquebots de croisière géants et ultra-polluants aperçus à l’horizon que les pratiques de pêche intensive, notamment celle dite du « chalut », qui racle les fonds « jusqu’à l’os ».
Au spectacle du déni des entreprises et des politiques refusant toute mesure contraignante pour protéger l’espace marin, l’autrice s’étrangle : « Combien de temps pensent-ils, tous ces gens, que ça va pouvoir durer, les bulldozers, les chaluts, les bétonnières, les abatteuses ? Sérieux, ils attendent juste que tout soit mort ? » Un constat auquel répond cette révélation : « Notre ancêtre ressemblait vraisemblablement à un ver aplati de quatre centimètres de long nommé Pikaia gracilens. » Tout s’explique : l’homme est un vermisseau, en beaucoup moins mignon.
Émilien Bernard
samedi 8 novembre 2025 :: Permalien
Publié sur le site Bibliothèque Fahrenheit, le 6 octobre 2025.
Corinne Morel Darleux, embarquée sur le Why, voilier affrété par l’organisation Under The Pole, spécialisée dans les expéditions scientifiques en mer et les plongées profondes, relate minutieusement ses impressions de voyage et les réflexions que celui-ci lui inspire. Son journal de bord est une invitation à la découverte des « forets animales marines », formées par les coraux, « un des rares espaces encore inexplorés du XXIeı siècle ». Plongée en eaux profondes.
Au large du Honduras, près de l’île du Roatan, elle s’initie à la navigation, explore les récifs, avec masque et tuba, et surtout, collecte les témoignages de ses co-équipier·es qui explorent la zone mésophotique, située entre la surface et les grands fonds, grâce aux propulseurs sous-marins et aux scaphandres à circuits fermés qui leur permettent de descendre à plus de cent mètres. En documentant cet environnement inconnu et intrigant, les menaces qui pèsent sur lui et la richesse biologique qu’il abrite, elle souhaite transmettre sa fascination et son souci, par un pendant littéraire au manifeste mésophotique en cours de diffusion. « On ne défend bien que ce que l’on appris à aimer, il nous appartient de faire connaître ce monde au nom compliqué, de créer de la connaissance et de l’attachement aux promesses qu’il recèle, et d’en faire un symbole dont nous serons les sentinelles. » Elle alerte contre les dégâts irréversibles de la pêche en eaux profondes : « Aujourd’hui, 86 % des eaux européennes dites “protégées” sont chalutées, c’est-à-dire très concrètement que des machines gigantesques raclent le fond des océans, arrachant la canopée, les jardins, les clairières, tailladant les gorgones et fauchant aveuglément mollusques et crustacés, chevreuils marins, sangliers océaniques et écrasant les mignons troglodytes dans leurs tanières. » « Le prix à payer pour pouvoir manger de la langoustine », comme l’affirme sérieusement Emmanuel Macron ? Vraiment ?
Réminiscences littéraires (du Bateau-usine à Moitessier, toujours), anecdotes (des baignades nocturnes dans un « nuage de plancton luminescent » aux scènes quotidiennes sur le Why, ponctuées d’échanges avec l’équipage) et confidences scientifiques (du nom du bébé tortue : le tortillon, au point commun des femmes avec quelques rares autres mammifères, dont cinq espèces de cétacées à dents : la ménopause) s’enchaînent et finissent par former un reportage incarné, sensible et édifiant. L’enthousiasme et l’émerveillement de Corinne Morel Darleux, ses préoccupations et sa curiosité, sont totalement contagieux. Elle n’a rien perdu de son sens de l’introspection, ni de sa grande préoccupation pour le monde tel qu’il va (mal).
Ernest London